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Bataille de PROKOROWKA

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Bataille de PROKOROWKA Empty Bataille de PROKOROWKA

Message par Invité Mar 23 Juin - 9:01

La bataille de Prokhorovka fut une bataille livrée principalement par la 4e Armée de Panzers de la Wehrmacht et la 5e armée de chars de la garde de l'Armée rouge sur le Front de l'Est durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est considérée comme la plus grande bataille de chars de toute l'histoire militaire.

Le 5 juillet 1943, l'Oberkommando der Wehrmacht déclenche l'opération Citadelle. L'objectif du Haut Commandement allemand est de porter un coup fatal et décisif aux forces soviétiques sur le saillant de Koursk et ainsi de reprendre l'initiative sur le front de l'Est. Détruire l'Armée rouge permettrait à la Wehrmacht de reprendre l'offensive et mettre fin à sa situation de repli défensif. L'opération fut menée par cinq armées terrestres allemandes qui devaient prendre en tenaille et encercler les armées soviétiques sur chaque côté du front de Koursk. Le commandement suprême soviétique, la Stavka avait prévu l'attaque allemande et par conséquent prépara une défense en profondeur le long des lignes de front selon la stratégie militaire soviétique. Le maréchal de l'Union Soviétique Gueorgui Joukov convainquit Staline que l'Armée rouge devait maintenir une position défensive et user l'armée allemande. Quand les forces allemandes se seraient suffisamment épuisées à tenter de briser la défense soviétique, les Soviétiques lanceraient alors une contre-attaque avec leurs réserves situées à l'arrière pour venir à bout de la Wehrmacht affaiblie.

Dans le contexte de la bataille de Koursk, les forces allemandes avaient été stoppées dans le secteur nord, près d'Orel. Cependant, au sud, les formations de la Wehrmacht et des Waffen-SS avaient réalisé une profonde percée et s'étaient approchées de Prokhorovka. L'Armée rouge avait été contrainte d'engager ses troupes de réserve plus tôt que prévu pour contrer l'assaillant. L'affrontement qui en résulta se produisit le 12 juillet 1943 et est aujourd'hui considéré comme l'une des plus grandes batailles de chars de toute l'histoire militaire.

Celle-ci se révéla décisive dans la poursuite de la guerre car elle constitua le tournant majeur, avec Stalingrad, des opérations sur le front de l'Est. En effet, elle mit définitivement fin à toute offensive allemande et la contraignit par la suite, et cela jusqu'à la fin de la guerre, à opter pour un repli stratégique et défensif. Les forces allemandes ne cessèrent de reculer après cette bataille. Le point culminant et le résultat de cette bataille provoque encore aujourd'hui des contentieux et des désaccords entre historiens. L'assaut allemand échoua dans l'accomplissement de son objectif stratégique, mais obtint tout de même certaines victoires lors de plusieurs engagements tactiques. Les soviétiques connurent également des succès dans leur stratégie défensive et empêchèrent les formations allemandes de percer à travers leurs lignes. Néanmoins, les attaques soviétiques contre les positions allemandes furent repoussées. À la fin de la bataille, les deux armées avaient subi de lourdes pertes. Les divisions SS furent sévèrement touchées. Les pertes soviétiques furent plus importantes, mais les effectifs et les réserves de matériel supérieures en nombre permirent à l'Armée rouge de conserver l'initiative stratégique et opérationnelle7.


Contexte

À l'hiver 1942–1943, la 6e armée allemande est battue à la bataille de Stalingrad. Les opérations soviétiques ultérieures, à savoir l'opération Uranus, l'opération Wintergewitter et enfin l'opération Saturne, menacent la position du Groupe d'Armées Sud allemand. Les opérations soviétiques, bien que victorieuses, n'ont pas pour autant détruit entièrement le Groupe d'Armées. Ces contre-offensives militaires ont permis de libérer une grande partie du Caucase de l'occupation allemande au prix de 70 000 victimes8. Enthousiaste au vu de ces nombreux succès, Staline ordonna, par la suite, à l'Armée rouge d'encercler le Groupe d'Armées Sud allemand en le poussant vers Rostov-sur-le-Don.

L'Armée rouge progressa mais s'étira sur un large front. Erich von Manstein saisit l'occasion et en profita pour lancer une contre-offensive improvisée qui s'inscrivit dans la troisième bataille de Kharkov. Tout comme pour la seconde bataille de Kharkov, les forces allemandes, mobiles, prirent en tenaille les armées soviétiques par les flancs et les anéantirent. Cette victoire allemande permit à la Wehrmacht et aux SS de reprendre possession de Kharkov le 14 mars 1943 et de repousser l'Armée rouge jusqu'à l'arrière du Don, dans le secteur nord. Dans le même temps, ils perforèrent les lignes soviétiques pour créer un saillant d'environ 250 km du nord au sud. Les Allemands firent quelque 9 000 prisonniers soviétiques et en tuèrent 23 000 autres. Les chiffres soviétiques quant à eux recensèrent 45 000 morts et capturés.
Bataille de Koursk. La Bataille de Prokhorovka se déroula sur le front Belgorod-Koursk, dans le secteur Sud.

Les forces allemandes reprirent également Belgorod situé au sud de Koursk. Cependant, Koursk resta aux mains des Soviétiques. L'avancée allemande au-delà de Kharkov fut bientôt ralentie et finalement stoppée par les groupes de résistance soviétiques qui ne faisaient que croître et se renforcer. Aucun des deux camps n'avait la force de continuer l'offensive, ce qui aboutit à la formation du front de Koursk. Adolf Hitler et le Haut Commandement allemand choisirent le front relativement étroit du secteur de Koursk pour mener une offensive de grande envergure dans le but de porter un coup décisif aux forces opérationnelles soviétiques. Ceci devait restaurer un certain équilibre sur le front de l'Est et par la suite permettre de reprendre l'initiative stratégique9. Mais les services de renseignement soviétiques comprirent rapidement les intentions de l'ennemi en interceptant des messages révélant le déclenchement d'un assaut général prévu pour l'été 1943. À la différence de Moscou en 1941, la défense stratégique de Koursk par les Soviétiques ne concernait pas la totalité du front. Ceci permit à ces derniers de préparer une sérieuse défense qui s'étendit sur plus de 100 km de profondeur. Les Soviétiques engagèrent dix armées entières, comprenant quarante armées combinées et cinq armées de blindés opérant sur un front de 2 000 km de longueur pour une profondeur de 600 à 700 km10. La Stavka autorisa une stratégie défensive ayant pour but de contenir et d'user progressivement le fer de lance de l'armée allemande en la forçant à entamer de multiples lignes de défense lourdement fortifiées et défendues par des unités de l'Armée rouge combinant divers types d'armements. Une fois l'offensive allemande contrée, les réserves de blindés soviétiques opérationnels pourraient contre-attaquer et détruire ce qui restait de l'armée ennemie affaiblie.

Bataille de PROKOROWKA 220px-10

Les forces en présence
Forces allemandes

Les forces allemandes impliquées dans l'affrontement provenaient essentiellement de trois divisions Waffen-SS, lesquelles avaient déjà subi des pertes durant les jours précédents La 1re division SS "Leibstandarte", la 2e division SS "Das Reich" et la 3e division SS "Totenkopf" engagèrent l'offensive avec 456 chars et 137 autres véhicules d'assaut blindés, incluant seulement 35 chars Tigre. Il est également possible qu'une brigade supplémentaire ait été engagée dans le combat. La 10e brigade de Panzers avait été créée le 23 juin 1943 et était forte de 45 chars Tigre. On ne sait toujours pas à ce jour si cette unité participa à l'affrontement. Il est également possible que cette unité rejoignit la 2e division de Panzers "Das Reich", et aurait ainsi soutenu cette force de 70 Tigres supplémentaires. De fait, le nombre total de blindés et de chars d'assaut disponibles le 11 juillet 1943 atteignait plus de400 véhicules, en prenant en compte les 70 Tigres11.

Cependant, les sources soviétiques affirmèrent que les Allemands possédaient 500 à 700 chars12. Les sources allemandes ne sont pas complètes quant au nombre de blindés réellement engagés le 12 juillet 1943. Selon ces sources, 204 chars allemands étaient disponibles le 11 juillet parmi les 1re, 2de et 3e divisions de Panzers SS Grenadiers (77, 95 et 122 chars respectivement). Le jour suivant, le 12 juillet, les chiffres pour la 1re division de Panzers grenadiers restèrent inconnus, mais les forces des deux divisions restantes comptèrent 103 et 121 blindés. Le 13 juillet, les témoignages indiquent 70, 107 et 74 chars disponibles. Pour ce qui est du 14 juillet, les chiffres rapportés sont de 78, 115 et 73 chars. Quant au 15 juillet, une nouvelle baisse aboutit à 85, 99 et 77 chars recensés. Le dernier enregistrement, celui du 16 juillet, compta 96, 103 et 96 chars encore opérationnels pour les 3 divisions12. Le IIe "SS Panzerkorps" débuta la bataille de Koursk avec 494 chars, le 12 juillet, ses forces chutèrent à 200 chars exactement13.

Les forces aériennes allemandes engagées faisaient partie du VIIIe Fliegerkorp de la Luftwaffe. Il comprenait 966 avions de guerre prêts à combattre le 5 juillet 194314. Entre le 5 et le 8 juillet, le "Generalquartiermeister der Luftwaffe" enregistra la perte de seulement 41 appareils. Les pertes du 8 au 11 juillet ne sont pas claires. Cependant, on sait qu'environ 220 avions furent perdus sur la face sud du front de Koursk entre le 5 et le 31 juillet14.
Forces soviétiques

Du côté soviétique la principale formation engagée fut la 5e armée de chars de la Garde. Celle-ci totalisait jusqu'à 800 à 850 blindés. Cependant, beaucoup d'entre eux n'étaient que des chars légers T-70. La 5e armée de chars de la Garde comprenait 409 T-34, 188 T-70, 31 chars Churchill obtenus en prêt-bail par les Britanniques, 48 canons auto-moteurs de type SU-122 et SU-76, et un petit nombre de KV-1 en bon état. Contrairement aux affirmations de certains comptes de la bataille, aucun SU-152 ou SU-85 ne fut engagé sur le champ de bataille. Selon les sources soviétiques, ces chiffres n'incluent pas le 2e corps de chars ni le 2e corps de chars de la Garde ni le 1 529e régiment de canons auto-propulsés15. L'Armée rouge engagea sur le terrain le 2e corps de chars de la Garde et le 29e corps de chars ainsi que le 18e corps de chars dans les premiers affrontements. Le 5e corps mécanisé et le 2e corps de chars toujours affaiblis et en manque d'effectifs furent gardés en réserve. Le 18e corps de blindés engagea 144 chars l'après-midi du 11 juillet, pendant que le 29e corps en envoya 212. Avec les autres formations engagées durant la journée, le nombre total de blindés soviétiques atteignit probablement le nombre de 500 chars. La 1re armée blindée soviétique attaqua aussi des éléments du 48e "Panzerkorps" allemand mais cela n'est pas directement lié à la bataille de Prokhorovka. Des recherches complémentaires ont révélé que 294 véhicules de combat blindés allemands et 616 véhicules de combat soviétiques, avec un maximum de 429 véhicules allemands et 870 pour l'Armée rouge selon d'autres chiffres, prirent part à la bataille16.

L'aviation soviétique concentra d'importantes forces. La 2e armée de l'Air, malgré de fortes pertes la semaine précédant la bataille, put compter sur 472 appareils opérationnels. Parmi eux, 266 étaient des avions de combat, 160 des bombardiers et 90 des Iliouchine Il-2 Sturmovik. La 17e armée de l'Air fut également engagée. Malgré les lourdes pertes des semaines passées, elle réussit à rassembler 300 avions de guerre prêts à combattre. Cette puissance aérienne fut judicieusement utilisée par les Soviétiques lors de la bataille et fut déterminante quant à l'issue de cet affrontement17.
Prémices de la bataille
Avancée allemande avant Prokhorovka

Après avoir retardé l'opération pour attendre des équipements supplémentaires, l'offensive allemande fut déclenchée le 5 juillet 1943. Le Generaloberst Hermann Hoth et sa 4e Armée de Panzers, avec pour fer de lance le II SS-Panzerkorps avait combattu à travers 20 à 30 km de défenses soviétiques constituées de champs de mines très denses, d'une infanterie solidement retranchée et de nombreux canons antichars disposés dans des zones antitanks élaborées. L'attaque allemande pénétra jusqu'à la 3e ligne de défense soviétique sur une profondeur de 35 km mais fut stoppée par la 1re Armée blindée soviétique.

Durant les actions du 5 au 11 juillet, le II SS Panzerkorps se retrouva coincé entre la 1re Armée blindée et la 69e Armée soviétique. Les combas furent rudes mais la 4e Armée de Panzers allemands réussit à percer les principales zones de défense soviétique. Les Allemands revendiquent 1 000 blindés soviétiques détruits depuis le 5 juillet. Le 48e Corps de Panzers à lui seul affirme avoir tué 1 300 soldats russes et en avoir fait prisonniers 7 000 autres. En outre, il affirme avoir détruit ou capturé 170 chars soviétiques et 180 mortiers lourds ainsi que des pièces d'artillerie et canons antichars18.

Le IIe SS Panzerkorps perça à travers la 3e ligne de défense soviétiques à Prokhorovka et crut de ce fait avoir réalisé une percée décisive qu'il pourrait exploiter pour poursuivre cette avancée les jours suivants18. L'armée allemande pensait avoir mis hors de combat les dernière réserves d'unités soviétiques. Ignoré des Allemands, le Front de la steppe contrôlé par Ivan Koniev constituait toujours une réserve pour mener une contre-offensive. Suivant les succès allemands jusqu'au 11 juillet, et contre l'avis de Koniev, Joukov permit à la Stavka de constituer deux armées, la 5e Armée de Chars de la Garde sous le commandement du général Pavel Rotmistrov et la 5e Armée de la Garde en provenance du front de la steppe qui devaient toutes deux se porter à l'encontre de la menace allemande. La 42e Division de Fusiliers de la Garde fut par ailleurs engagée immédiatement. Après plusieurs marches forcées, les forces soviétiques atteignirent Prokhorovka dans la nuit du 11 au 12 juillet 194319. Les fronts soviétiques étaient désormais prêts à lancer leur contre-offensive.
Plans d'offensive allemands

Le plan allemand à Prokhorovka était de poursuivre l'élan offensif du plan de l'opération Citadelle en forçant les défenses soviétiques à s'ouvrir au sud et de faire la liaison avec le front de Koursk plus au nord. L'attaque coïncida avec l'effort du 48e "Panzerkorps" pour traverser la rivière Psel au sud-ouest. La gare de Prokhorovka était le premier objectif tactique à atteindre. La capture de cette gare permettrait en effet à l'armée allemande de réaliser une avancée déterminante avec sa 4e armée de Panzers et aussi de contrôler les voies de communications ferrées dans ce secteur. Par ailleurs, ceci permettrait à la Wehrmacht d'atteindre les bases stratégiques et opérationnelles des arrières soviétiques et ainsi de compléter l'encerclement des forces russes dans et autour de Koursk.
Plans de contre-offensive soviétique

La bataille de Koursk atteignit son point critique (pour les Soviétiques) les 11 et 12 juillet. La pénétration par le II SS Panzerkorps aboutit à la prise de la gare et menaça de ce fait d'encercler la 1re armée de chars soviétique. La gare était située en plein cœur des défenses du front de Voronej. Le 11 juillet, Le maréchal Joukov lança une contre-offensive avec cinq armées soviétiques, comprenant deux provenant du front de la Steppe, à l'encontre des armées allemandes. Celle-ci fut réellement menée à partir du 12 juillet20. Ces cinq armées, avec la 1re armée de chars sous le commandement de Mikhaïl Katoukov avaient pour but d'attaquer les forces allemandes et mettre fin à l'avancée allemande, en les piégeant puis en les détruisant. L'attaque par la 5e armée de chars de la Garde avait pour cible le II SS-Panzerkorps, pendant que les trois autres armées attaquèrent le 48e Panzerkorps et le 52e corps d'armée allemand.

Le plan d'attaque de la 5e armée de chars de la Garde comprenait plusieurs points faibles, dans le sens où la préparation de l'artillerie fut négligée, où on ordonna aux chefs de chars de déplacer rapidement les blindés pour compenser les carences des engins au niveau du blindage et de l'armement limité, et où l'attaque principale fut menée dans un secteur où les troupes soviétiques avaient creusé plusieurs fossés et qui protégeaient désormais les forces allemandes. De plus, la majeure partie de l'aviation soviétique fut concentrée sur le flanc nord du secteur sud, ce qui laissait ainsi à la Luftwaffe le contrôle total du ciel au-dessus de Prokhorovka. Pour compliquer encore plus les choses, le système de communication soviétique air-sol était loin d'être opérationnel. De fait, l'aviation allemande fit de nombreuses victimes chez les Soviétiques durant les premières heures21.

Bataille de PROKOROWKA Proko11

La bataille
Le matin de la bataille
L'attaque allemande
Bataille de PROKOROWKA Bundes11
Un T-34 soviétique détruit durant la bataille est inspecté par un soldat allemand.

À 6h50, au matin du 12 juillet, le IIe SS Panzerkorps commença son attaque. Au même moment, les soviétiques engageaient eux aussi leurs premiers mouvements offensifs. Les avions des deux camps arrivèrent au-dessus de leurs cibles respectives et une intense bataille aérienne s'engagea alors. Le IIe SS Panzerkorps rapporta une « très forte activité aérienne ennemie[...] à 7h10 »22. Pour la première fois depuis le début de la bataille de Koursk, l'Armée de l'Air soviétique menait plus de vols que la Luftwaffe au-dessus du secteur sud. En effet, les 2e et 17e armées de l'air soviétiques accomplirent 893 sorties alors que le VIII. Fliegerkorps en fit 65423 .

Les unités de la Luftwaffe, sous le commandement de Hans Seidemann, concentrèrent leurs efforts à couvrir l'avancée du IIe SS Panzerkorps. L'attaque par le 48e Panzerkorps située plus au nord fut soutenue par seulement quelques Jagdgeschwader 3 et Jagdgeschwader 5223. La bataille aérienne devint centrale pour la réussite des deux belligérants, et plus précisément pour le succès des forces au sol. Sans véritable soutien défensif aérien et face aux assauts aériens répétés des Soviétiques, le 48e Panzerkorps fut contraint d'adopter une attitude défensive. La 11e Division de Panzers fit la remarque suivante: « il y a une certaine activité aérienne allemande mais elle se révèle plus intense chez les soviétiques, incluant des attaques de bombardiers en piqué »23.

Pour accroître la pression, le 48e Panzerkorps fut attaqué par le 10e Corps de Chars soviétique ainsi que par la1re Armée blindée23. Cependant, la Luftwaffe riposta avec des attaques au sol. Les Heinkel He 111 infligèrent de lourdes pertes à la 69e Armée et à la 5e Armée de blindée de la Garde. Un des résultats de l'inactivité de la Luftwaffe pour le 48e Panzercorps fut l'arrêt de son action offensive. Le II SS Panzerkorps fut donc contraint de lancer ses assauts contre la 5e Armée de Chars de la Garde sans plus aucune attaque aérienne de diversion en soutien. La 5e de la Garde et le IIe SS lancèrent leurs offensives simultanément23.

Pour ce qui est de la division Totenkopf le plan consista à lancer un assaut au nord du Psel pour étendre la tête de pont qui avait été mise en place auparavant. La Division "Das Reich" et d'autres divisions quant à elles ne furent pas engagées dans l'attaque et reçurent une mission à caractère défensif jusqu'à ce que la division Totenkopf enregistra un succès.
L'attaque soviétique

Celle-ci débuta à 9h15. Le lieutenant-général Rotmistrov engagea environ 430 chars et canons d'assaut dans une attaque frontale, avec 70 autres blindés soutenant le mouvement dans une deuxième vague d'assaut24. L'attaque fut un désastre. La Luftwaffe répondit rapidement aux demandes de soutien aérien formulées par l'armée allemande et de larges formations de Junkers Ju 87 Stukas, de chasseur-bombardiers Focke-Wulf Fw 190 et des chasseurs de chars Henschel Hs 129 équipés de canons BK 37 de 37 mm Bordkanone apparurent en face des divisions blindées soviétiques. Les chars soviétiques se retrouvèrent piégés24. Pilonnée par l'artillerie allemande et le feu des chars allemands, l'offensive soviétique fut défaite. Le champ de bataille fut couvert d'une épaisse fumée provenant des explosions des blindés soviétiques, ce qui réduisit la visibilité pour la suite des opérations militaires, et cela pour les deux camps. Normalement, les canons de 37 mm ne sont pas assez puissants pour détruire un char soviétique. Mais les Soviétiques, s'attendant à une faible résistance dans un premier temps, avaient laissé leurs réservoirs d'essence en métal à l'arrière de leurs chars24. La 31e Brigade de Chars soviétique rattachée au 39e Corps de Chars rapporta : « Nous subissons de lourdes pertes dans les chars à travers les tirs de l'artillerie ennemie et des avions. À 10h30, nos blindés atteignirent le sovkhoze de Komsomolets, mais sous le feu d'attaques aériennes continues, les blindés ne purent avancer plus loin et passèrent en mode défensif »24. Au total la 5e Armée de Chars de la Garde, le 18e Corps de Chars et le 29e Corps perdirent 400 des 800 blindés qu'ils disposaient au matin de l'attaque25.

L'une des raisons des échecs soviétiques initiaux réside dans le manque d'un système de communication air-sol efficace26. En effet, les unités d'assaut aériennes soviétiques ne purent réagir assez rapidement aux mouvements soudains et inattendus de l'ennemi. De plus, les 2e et 17e Armées de l'Air soviétiques furent concentrées sur le 48e Panzerkorps, donnant ainsi à la Luftwaffe un libre accès aux cibles soviétiques et aux blindages exposés des chars24. Le commandant du 31e Corps de Chars soviétiques fit ces observations: « Notre propre couverture aérienne fut totalement absente jusqu'à 13h00 »26. Un des membres de la 5e Armée blindée de la Garde raconte : « l'aviation ennemie déferla littéralement sur nos formations durant toute la bataille, pendant que notre propre aviation, et plus particulièrement nos avions de combat, étaient largement insuffisants »26.
L'après-midi de la bataille

Les réserves de la 5e armée de chars de la Garde furent envoyées quant à elles au sud, pour défendre le secteur contre une attaque allemande du IIIe Panzerkorps. Avec les pertes subies parmi ces réserves, tout espoir de victoire rapide et décisive sur l'ennemi prit fin. Mais les offensives allemandes avaient également échoué. Malgré des pertes énormes, les armées blindés soviétiques tinrent les lignes de défense et empêchèrent le IIe SS Panzerkorps de faire une percée à travers celles-ci. Beaucoup de ces affrontements de chars furent livrés en des combats assez rapprochés et les Soviétiques tirèrent la leçon des échecs subis durant la matinée. Les pertes humaines atteignent approximativement 5 500 Soviétiques et 850 SS. Pour ce qui est des pertes matérielles, à savoir le nombre de chars, les estimations restent discutées, mais autour de 300 véhicules blindés soviétiques et 70 à 80 blindés appartenant au IIe SS Panzercorps furent détruits dans l'offensive allemande26.

Résultats et conséquences

Bien que les pertes exactes de chaque camp ne purent être établies précisément, le dénouement de la bataille est plus clair. Ni la 5e armée de chars de la Garde, ni le IIe SS Panzerkorps n'accomplirent leurs missions les 11 et 12 juillet. La 5e de la Garde ne prit pas le contrôle de ses objectifs territoriaux ni ne détruisit le IIe corps de Panzers SS. Toutes les unités d'infanterie furent affaiblies bien qu'elles aient repris le combat dès les jours suivants.

Si tactiquement les pertes soviétiques étaient bien supérieures, la confrontation stoppa l'avancée Allemande alors que le principe de base de toute l'offensive était la pénétration des arrières soviétiques. En forçant les Allemands à s'arrêter dans une position inconfortable - en plein milieu de la zone défensive - les soviétiques réussirent la première partie de leur plan en deux phases.

La cause soviétique aurait été bien mieux servie si les centaines de chars n'avaient pas été lancées dans une attaque vouée à l'échec, mais utilisées raisonnablement, en les plaçant plutôt en position défensive, retranchés dans de solides défenses pour ainsi user progressivement les attaques allemandes. Koniev contesta longuement cette décision d'engager la 5e armée de chars de la Garde dans une offensive directe à l'encontre de l'ennemi.[réf. nécessaire]

Le succès conduisit à la mise en oeuvre de la deuxième partie du plan: un violent assaut lancé par les réserves soviétiques sur les arrières de la 9e armée allemande sur le front nord du saillant de Koursk, assaut s'inscrivant dans l'Opération Koutouzov destinée à mettre un terme aux percées allemandes et reprendre définitivement l'offensive vers l'ouest. Une attaque parallèle de l'Armée rouge contre la nouvelle 6e armée allemande lancée aux abords de la rivière Mious au sud de Kharkov nécessita le repli des forces de réserve tenues de bloquer chaque succès soviétique sur le front sud de Koursk.

L'analyse de cette bataille, en particulier par Glantz, montre que les allemands connurent de nombreux succès tactiques mais furent incapables de percer les défenses. Les soviétiques de leur côté eurent plus de pertes mais gagnèrent au niveau opérationnel et stratégique.

Par ailleurs, la victoire soviétique fut facilitée par l'ouverture d'un nouveau front en Sicile qui soulagea le front de l'Est. En effet, à partir du 10 juillet 1943 débuta l'invasion de la Sicile par les troupes anglo-américaines. L'OKW fut donc contraint de déplacer certaines troupes allemandes combattant sur le front de l'Est vers le théâtre d'opérations en Méditerranée.[réf. nécessaire]
Bataille de PROKOROWKA Proko210

Indépendamment du bilan tactique, la bataille de Prokhorovka constitue un tournant décisif dans la suite des opérations sur le front de l'Est. À partir de cette bataille et plus généralement de la bataille de Koursk, l'Armée rouge reprit l'initiative stratégique et l'offensive militaire vers l'Ouest et vers Berlin. Les Allemands avaient tout d'abord pensé qu'ils étaient tout près de remporter la victoire après leurs premières percées dans les lignes de défenses ennemies. Ils ne s'attendaient qu'à quelques canons anti-chars soviétiques, rien de plus[réf. nécessaire]. En réalité, ils tombèrent sur les meilleurs unités de blindés dont disposaient les soviétiques à cette période, notamment les fameux T-34 et leurs modèles améliorés, à savoir les T-34/76 et les T-34/85. À la fin de cette bataille, il est clair que les Soviétiques n'avaient pas été battus par l'armée allemande et cela eut des impacts significatifs sur les décisions prises par l'état major allemand durant la suite de la guerre ainsi que sur le moral des troupes allemandes qui perdirent leur enthousiasme des années précédentes.[réf. nécessaire]


Il paraît également indéniable que l'avantage possédé par les Allemands sur le plan de la qualité et de la compétence des officiers était dès lors affectée et les Soviétiques désormais sûrs d'eux et confiants en la victoire finale étaient prêts à lancer des offensives de grande envergure et repousser les forces allemandes vers l'Allemagne. À partir de cela, l'initiative stratégique resta entre les mains de l'Armée rouge, et ceci jusqu'à la fin de la guerre.

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Message par Marcius45 Sam 8 Aoû - 12:13

tout cela est excelent,mon ami!
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Message par Marcius45 Lun 10 Aoû - 11:59

Les blindes allemands ont ETRILLE LES BLINDES SOVIETIQUES,la duree de vie d un tankiste russes etait de 3 jours!!!.
MAIS CELA N A PAS SUFFI (HEUREUSEMENT).
LA QUANTITEE A BATTU LA QUALITEE.
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